Sur la ligne d’écoute de S.O.S. Grossesse, environ 10 % des appels reçus proviennent des partenaires. Bien que la société associe souvent la grossesse exclusivement aux personnes enceintes, les partenaires jouent généralement un rôle clé dans les décisions et démarches associées.
L’annonce d’une grossesse, planifiée ou non, peut amener son lot d’émotions. Vous vous sentez peut-être isolé du processus décisionnel quant à l’issue de grossesse, vous ressentez peut-être de la joie face à cette annonce, vous êtes peut-être confus et ambivalent devant la situation. Quelles actions pouvez-vous prendre à partir de là ?
Tout d’abord, prenez le temps de laisser tomber la poussière et de vivre vos émotions. Il est possible que celles-ci se mélangent; tantôt de la joie, de la crainte, de la tristesse, de l’inconfort et c’est tout à fait normal. Il est correct d’être confus sur les issues possibles d’une grossesse et de vous questionner sur le rôle que vous désirez prendre lors du processus de réflexion, mais aussi sur les suites associées à la grossesse, que vous soyez en couple ou non.
Il existe 3 issues à la grossesse :
- Poursuivre pour devenir parent;
- Poursuivre pour confier en adoption;
- Interrompre la grossesse.
Il est important de rappeler que seule la personne enceinte peut choisir l’issue de la grossesse1. Néanmoins, le partenaire peut et est encouragé à prendre part au processus de réflexion. Vous ne pouvez pas choisir l’issue de la grossesse, mais vous pouvez exprimer ce que vous ressentez, vos craintes, vos désirs et vos limites.
Pour orienter votre réflexion, voici quelques questions à vous poser :
- Quel est mon avis sur chacune des issues de grossesse ?
- Qu’est-ce que je souhaite comme issue à la grossesse ?
- Comment j’envisage que ma partenaire peut ne pas tenir compte de mon opinion dans sa décision ?
- Comment j’envisage la suite de la relation avec ma partenaire ?
Une fois vos réflexions entamées, il est important que vous les partagiez avec votre partenaire. Pour faciliter la conversation, les deux personnes impliquées doivent être disposées à communiquer :
- Trouvez le moment idéal et propice à la discussion : le soir après le souper, en prenant une marche, le matin au petit déjeuner…
- Déterminer la meilleure façon pour communiquer : par téléphone, en lui écrivant une lettre que vous pouvez réciter, en présence d’un proche…
Les étapes suivantes, tirées des principes de la communication non violente2, peuvent vous guider dans la formulation de votre pensée :
- Nommer les faits, sans jugement : L’annonce de la grossesse me rend…
- Exprimer vos sentiments déclenchés par la situation : L’annonce de la grossesse me rend anxieux/craintif/heureux.
- Associer nos sentiments à nos besoins et à nos valeurs : L’annonce de la grossesse me rend anxieux, car je me sens impuissant face à la situation.
- Formuler une demande concrète et négociable : L’annonce de la grossesse me rend anxieux, car je me sens impuissant face à la situation. J’aimerais pouvoir m’impliquer dans le processus décisionnel, qu’en penses-tu ?
N’hésitez pas à nous contacter pour du soutien, ou tout simplement pour ventiler !
* Le masculin est utilisé pour refléter la réalité que les partenaires qui nous appellent sont principalement des hommes. On utilise le féminin pour la partenaire, car c’est majoritairement des couples hétérosexuels qui nous appellent.
- « Prendre la décision de se faire avorter » sur le site Gouvernement du Québec (23 février 2023) https://www.quebec.ca/sante/systeme-et-services-de-sante/organisation-des-services/avortement-services/prendre-la-decision-de-se-faire-avorter ↩︎
- « Les 4 étapes de la communication non violente (CNV) » sur le site Reperpsy.ca (1er février 2023) https://reperpsy.ca/les-4-etapes-cnv/ ↩︎